INTERVIEW BERNARD PARDO


"On a demandé à Rolland de devenir entraineur."


Arrivé de Saint-Etienne pendant l'été 1986, ce ratisseur de ballons, infatigable, courageux et teigneux comme on les aime sur la rade, ne tarda pas à se mettre Mayol dans la poche, au point de devenir un capitaine exemplaire du onze azur et or pendant 3 saisons. Ses prestations Toulonnaises lui ouvriront, tout naturellement, les portes de l'équipe de France. Aujourd'hui, c'est Bernard Pardo que nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir.


BERNARD, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

C'était un choix  familial: pour me rapprocher de ma famille, et aussi parce que le sporting venait de monter en première division et que c'était un club ambitieux. C'était un beau challenge, quand même.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

Roger Mendy, sans aucun doute. C'était un phénomène, un joueur impressionnant de sérénité et de facilité. Il pouvait jouer à tous les postes. En plus, c'était mon compagnon de chambre, il était adorable, d'une grande gentillesse.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?

Le passage de témoins entre Paul Orsatti et Rolland Courbis. On était bon dernier en championnat et un soir pendant une mise au vert à Nans les Pins, on a eu une discussion entre joueurs. On a demandé à Rolland de devenir entraineur et de prendre ses responsabilités. Il a alors dit: " la grande majorité des gars qui sont là, c'est moi qui les ai recruté. S'ils ne sont pas bons, c'est à cause de mes choix. Quitte à être dernier, autant que ce soit moi qui les entraine." Le match d'après on bat Metz 3 ou 4 à zéro, et au final, on finit troisième des matchs retour!


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Ma grosse déception: le quart de finale de coupe contre Marseille. C'est moi qui égalise à Mayol à 1 partout dans une ambiance de feu, et on reprend un but ensuite. Mais, c'est surtout au vélodrome où on avait fait 1-1, avec un but refusé de Paga qui était valable. Ce match retour-là, à Toulon, me reste encore à travers de la gorge. C'était un match de folie, chaud bouillant où  les supporters toulonnais avaient même "pété" les grillages.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

Après Brest, où j'étais jeune footballeur; c'est ma plus belle aventure humaine. On était une bande de copains, qui allait au charbon, on était des hommes quoi, avec Rolland au milieu de nous tous. J'ai passé trois ans extraordinaires, le sporting reste dans mon coeur, je me sens Varois. Je me suis toujours impliqué dans la vie du sporting pendant que j'étais là-bas. J'ai été trois ans capitaine, le brassard m'a été remis par Rolland. Il y avait une osmose entre les supporters et cette équipe. Je n'ai plus jamais ressenti çà ailleurs. Les plus beaux gestes de remerciement de la part des supporters, c'est au  sporting que je les ai eu, et pourtant, mon adaptation n'a pas été facile.

Bref, Toulon, c'était un club humain.


QUE DEVIENS-TU ?

Je suis à Gardanne. J'ai un bar avec mon frère et mon fils. J'espère que le sporting reviendra un jour.


BERNARD ET LE SPORTING :

Milieu.

1986/1987: 38 matchs. 1 but.

1987/1988: 39 matchs. 6 buts.

1988/1989: 42 matchs. 1 but.

1993/1994: 11 matchs. 1 but.