INTERVIEW MARCO BORRELLI (LUC)


"Le sporting, c'était le club d'une vie, de sa vie."


Très rarement un joueur n'aura laissé un tel souvenir aux supporters Toulonnais. Très rarement, ces mêmes supporters n'auront ressenti un tel manque pour un des leurs. Il aura été aimé autant qu'il aura aimé ce chaud et bouillant public qui n'hésitait pas à scander son nom et son prénom en tapant dans ses mains. Il aura tenu le sporting à flot à maintes reprises et rapportera à lui seul des précieux points : et c'est bien là, la marque des grands gardiens. Ses arrêts à Mayol ou au vélodrome, lors de la saison 91/92 face à l'armada Marseillaise le feront entrer à jamais dans le coeur, la légende et la fierté des gars de la rade. Au pied du Faron, on se persuade qu'il était de Toulon, de chez nous. Et quand on donna son nom à une des tribunes de Bon Rencontre, chacun d'entre nous se dit alors que c'était bien le minimum que l'on pouvait faire pour honorer sa mémoire et prouver aux siens notre amour indéfectible pour ce gardien qui nous ressemblait tant. Aujourd'hui, c'est Marco, un de ses frères, qui nous fait le plaisir de nous accorder un moment pour parler de lui, de Luc, de notre Luc : Luc Borrelli!


MARCO, COMMENT LUC S'EST-IL RETROUVÉ AU SPORTING?

Il avait Robert Thibes comme entraîneur de gardien à l'asptt Marseille et comme le sporting l'avait contacté, Luc a fait une détection et il a été engagé par le sporting. C'était un club de proximité. Et puis comme le centre de formation n'était pas encore créé, c'est mon père qui faisait les allers-retours tous les jours pour le mener aux entraînements à Toulon.


QUEL JOUEUR AURA LE PLUS MARQUÉ TON FRÈRE?

Au départ, c'est Délio Onnis. Mon frère était très jeune et Délio l'a cocooné. Il était devenu son tuteur en quelque sorte. Et puis comme ils faisaient leur tiercé ensemble... Après, en terme d'amitié, Luc était ami avec tout le monde. Zahoui, Olmeta et plein d'autres.


AURAIS-TU UNE ANECDOTE À NOUS RACONTER SUR LUC AU SPORTING?

Ah oui. Un vendredi soir Luc avait une grippe monstrueuse, avec 40 de fièvre. Il jouait le lendemain soir à Mayol, mais je ne me souviens plus contre qui. Courbis lui donna une "potion magique" à boire toute la nuit.. Il l'a bu ! Il a transpiré comme un fou toute la nuit. On était inquiet pour lui, on était très famille. Et le samedi à 17 h, Luc n'avait plus rien. Il pétait la forme et d'ailleurs ce soir-là, il a fait un énorme match. Finalement, on n'a jamais su ce que Courbis avait mis dans cette fameuse potion...


AVAIT-IL UN MATCH RÉFÉRENCE?

Sans aucun doute, le match au vélodrome quand le sporting gagne 1 à 0 ! Ce soir-là, il avait fait un match énorme avec au bout la victoire ! Il était dans sa ville, c'était l'anniversaire à notre père et dans les tribunes, il y avait la famille. D'ailleurs, après l'om de Tapie avait contacté Luc pour être la doublure de Barthez. Oui, c'est vraiment ce match-là qui l'avait marqué!


COMMENT LUC A-T-IL VÉCU SON AVENTURE TOULONNAISE?

Il le disait, le sporting était son club et quand celui-ci a coulé en 93, c'était une catastrophe pour lui ! C'était un club familial, le sporting s'était sa famille. Le club lui avait donné sa chance, il y avait une camaraderie de folie entre les joueurs. Les Pineda, les Rabat et tous les autres. Les gars faisaient des bringues et le lendemain, ils se dépouillaient sur le terrain. Il y avait de la convivialité entre eux, mais de la bagarre sur le terrain. Il adorait les supporters, ils étaient bruyants, chauvins, chauds. En fait, il aimait les supporters car, ils étaient comme lui : des gens simples. Luc ressemblait à ceux qui chantaient son nom dans les tribunes ! Il ne retrouvera jamais cette sensation dans les autres clubs. Toute la famille était pour le sporting. D'ailleurs, un soir de derby à Mayol, on s'était fait casser les vitres de la voiture car on était immatriculé en 13. Finalement, c'était pas grave, on avait match nul contre l'om !

Mais pour en revenir à Luc. Le sporting, c'était le club d'une vie, de sa vie. Il faisait partie de lui, il était en lui et jusqu'au bout, il s'intéressera à lui...


LUC ET LE SPORTING :

Gardien de but.

1986/1987:   7 matchs.

1987/1988: 12 matchs.

1988/1989:   7 matchs.

1989/1990: 21 matchs.

1990/1991: 27 matchs.

1991/1992: 40 matchs.

1992/1993: 38 matchs.