INTERVIEW PEDRO VIZCAINO


 

 "C'est un truc à vivre que je souhaite à tous les joueurs."


Arrivé sur la rade avec la réputation d'être un solide gardien, il deviendra l'ultime rempart de cette fameuse défense de fer enviée de tout l'hexagone. D'une nature simple comme les gens qui remplissaient Bon Rencontre (puis Mayol), il ne dérogera pas à la règle qui veut que le sporting a toujours eu de bons goals, lui aussi en est le parfait exemple. Il sera resté trois saisons en azur et or et aura connu une accession dans l'élite et une demi-finale de coupe de France. Lui aussi a toujours 30 ans après, un réel capital sympathie au pied du Faron. Aujourd'hui, c'est avec Pierre, ou plutôt Pédro Vizcaino que nous allons passer un moment.

PIERRE, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ? 

J'étais en deuxième division à Besançon et le club venait d'être mis en liquidation judiciaire J'ai alors reçu un coup de téléphone du président Sudre qui m'a proposé de signer ici et comme il y avait des ambitions, un vrai projet avec des gens comme Boissier, Courbis, Dalger et j'en passe, je n'ai pas hésité... sans compter le soleil aussi (rire). Toulon avec Besançon d'ailleurs, étaient les meilleurs clubs de deuxième division.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ? 

Dalger. C'est une personne d'une grande gentillesse et d'une extrême simplicité. Un super mec avec des qualités footballistiques hors norme, haut de gamme. Il savait tout faire. À l'époque, c'était du même niveau que Chiesa, plus fort même. Il avait une grinta extraordinaire, une envie de jouer, de marquer. Il était au-dessus. Il n'a pas eu la carrière qu'il aurait dû avoir !


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ? 

J'ai passé trois saisons extraordinaires, alors forcément, des souvenirs, j'en ai quelques-uns! 

Délio, par exemple qui pouvait se faire siffler parce qu'il ne courait pas beaucoup et 5 minutes après, le stade était debout parce qu'il venait de marquer. Rolland Courbis aussi, qui a dû, en une saison, prendre dix jaunes sans jamais être expulsé... et Luigi, qui se déboîte l'épaule à Blénod (en Alsace) et qui est contraint d'aller à l'hôpital là-bas et qui nous dit : "ne me laissez pas ici, ramenez-moi chez nous... c'est pas beau et il fait froid ici... venez me chercher après le match"...


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Surement le plus mauvais. À Sochaux en première division. On en a pris 8 (sans compter les barres) et le pire, c'est qu'il y avait 1 partout à la mi-temps. Pourtant, une semaine avant en coupe, on élimine Lens. On avait gagné 1 à 0 là-bas et à Toulon, on perdait 2/1 (d'ailleurs la majorité des spectateurs avaient quitté le stade) quant à la 90e, Chaussin égalise, les supporters qui restaient au stade envahissent le terrain, l'arbitre rentre en courant dans les vestiaires sans jamais siffler la fin du match, et on se retrouve qualifié !! D'ailleurs, le lendemain à l'entraînement, les supporters présents pensaient même que l'on était éliminé !


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

C'est très simple : que du bonheur ! C'est un truc à vivre que je souhaite à tous les joueurs. Avec les Boissier, Courbis, Alfano, Dib et tous les autres c'était juste génial. On jouait dans un stade plein. C'était pas un métier : on s'éclatait !


QUE DEVIENS-TU ?

Je suis président d'une entreprise de trois cents personnes basée à Lyon qui fait des installations frigorifiques pour les magasins de la grande distribution.


PEDRO ET LE SPORTING :

Gardien de but.

1982/1983: 39 matchs.

1983/1984: 45 matchs.

1984/1985: /