INTERVIEW THIERRY RABAT
"On s'est battu et on s'est sauvé."
Nul doute que ce Toulonnais aura marqué non seulement les esprits, mais aussi ses adversaires. Nul doute qu'il fut un des chouchous du peuple de la rade car il partageait leurs valeurs. On se reconnaissait en lui car il ne lâchait jamais rien, car il se battait comme un forcené pour se faire respecter, pour faire respecter notre équipe. Quel que soit le cv du mec qu'il devait "marquer", l'autre passait une sale soirée. Il était du même sang que ces illustres prédécesseurs de la fameuse défense de fer. Et quand un arbitre lui donnait un carton, le bouillant et chauvin Mayol se mettait debout comme un seul homme pour protester, gronder et lui "gueuler" son indéfectible soutien. On se souvient aussi de ses chevauchées vers le but adverse pour apporter l'impact et la puissance de ce physique hors norme. Bref, quelques mois après son frère Didier, aujourd'hui, c'est avec Thierry Rabat que nous allons passer un moment.
THIERRY, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?
À l'époque je jouais en junior au racing et on était devenu champion du sud-est. Monsieur Sudre, le président du sporting est venu me chercher et m'a fait signer un contrat de 2 ans de stagiaire pro l'année où Marcel Dib a signer au sporting.
QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?
Dalger. Il savait tout faire. Marquer et faire marquer. Il était fort, très fort. Sur le terrain, c'était un monstre. Après, pour ma deuxième période c'est impossible de sortir un joueur du lot. On était surtout une bande de potes, un état d'esprit. Non, pas possible de ressortir quelqu'un.
UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?
Quand on démarre le championnat par 5 défaites de rang. Par un moment on s'est retrouvé avec 6 ou 8 points de retard sur l'avant-dernier. On s'est réuni, parler entre nous et là, on se sauve à 6 journées de la fin. On a mis le bleu de chauffe, et pourtant, c'était le bordel dans le club. On ne savait pas où on allait, y'avait des problèmes financiers, on était pas payé, Rolland était en prison. On s'est battu et on s'est sauvé.
UN MATCH EN PARTICULIER ?
Sans aucun doute les derbys contre l'om et la victoire chez nous 1 à 0. Ils sont arrivés avec la grosse armada et on les bat. C'était chaud à Mayol. Puis la victoire aussi là-bas et le match nul 3 à 3 aussi... Oui, sans aucun doute les derbys contre eux ! Finalement, avec nous, quand on voulait... on pouvait !
EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?
L'esprit de camaraderie. On n'était pas des copains, on était des amis. On était de longue ensemble, nos femmes se côtoyaient aussi. On tirait tous dans le même sens, c'était le top ! Rolland avait monté une belle équipe, on avait hâte de débuter le championnat et quand les problèmes financiers ont commencé et qu'Antoine Kombouaré est parti, on s'est dit, çà va partir en sucette. Malgré le fait qu'à cette époque, c'était compliqué au niveau extra-football, c'est la période où je me suis le plus éclaté !
Et puis, il y avait aussi les supporters, c'était chaud à Mayol. Les supporters nous suivaient de partout. Même ma mère avait fait le déplacement à Tours en deuxième division pour le match de la montée.
QUE DEVIENS-TU ?
Je suis restaurateur à Sanary, en face du cinéma. Mon restaurant s'appelle le O'Sud.
THIERRY ET LE SPORTING :
Défenseur.
1981/1982: 9 matchs.
1982/1983: 14 matchs.
1983/1984: 2 matchs.
1984/1985: 10 matchs.
1990/1991: 36 matchs.
1991/1992: 29 matchs.
1992/1993: 36 matchs.