INTERVIEW JEAN-MARC FERRERI


"La mentalité Toulonnaise: des mecs qui mettaient des coups."


Quand son nom commença à circuler sur son éventuelle arrivée sur les bords de la rade, le peuple azur et or se demanda alors s'il s'agissait-là d'une énième rumeur sans lendemain ou d'un délire de journaliste. Il avait joué dans les plus grands clubs français de l'époque. Il avait tout connu : l'équipe de France, la coupe du monde, la champion's league, la coupe de l'uefa et avait côtoyé les plus grands joueurs que la planète foot comptait à ce moment-là. Et même si certains doutaient de sa capacité à faire encore une saison en tant que joueur, il est arrivé chez nous, en ligue 2 avec une humilité de junior, mais une envie de fou. Très vite, il s'est imposé, impressionné, et par là-même mis Mayol à ses genoux. Il a mis le bleu de chauffe que demandait cette 2e division. Il a boosté l'équipe, rendu une fierté aux supporters et tiré ses coéquipiers et l'équipe vers l'avant. Tout naturellement sa première saison fût hors normes : 31 matchs joués pour 17 buts marqués. Le sporting tenait Sa recrue, un nom, un joueur capable de renverser à lui seul le cours d'un match. On aura usé de tous les superlatifs le concernant durant cette saison 96/97 qu'il marquera de son empreinte. Ce fut sûrement le dernier grand joueur, la dernière star à avoir porté la tunique frappée de la rascasse. Aujourd'hui, c'est avec Jean-Marc Ferreri que nous allons passer un moment.


JEAN-MARC, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ? 

J'étais en fin de contrat à l'om et je comptais arrêter ma carrière. J'avais 34 ans. Jean-Louis Bérenguier m'a téléphoné et m'a demandé si j'avais toujours envie de jouer? De relever un dernier challenge? Il m'a proposé de signer pour 5 ans: 2 en tant que joueur et 3 comme directeur sportif. J'ai accepté.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

Il y en a eu quelques-uns. Didier Rabat, mais aussi les attaquants. Pour moi, qui étais un vrai 10 à l'ancienne, j'ai pris du plaisir a jouer avec des gars comme Cabezas qui était un vrai avant centre. Angibeaud qui allait très vite dans son couloir droit ou Moses qui était très bon et qui m'a bien plu. Mayol était mon jardin et avec eux, je me suis régalé !


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE À TOULON ?

LA mentalité Toulonnaise : des mecs qui mettaient des coups, qui ne lâchaient rien, qui se battaient sans cesse, qui allaient tout le temps au charbon. Avec Luigi et Bérenguier qui les chauffaient dans les vestiaires ! J'étais super content d'évoluer au milieu de tout çà...

Mais le cauchemar à démarré au mois d'août de la deuxième saison, quand je suis parti à Zurich. J'ai continué à suivre les résultats du sporting, et j'ai vu le club dégringoler mois après mois, pour finir en national, et pire ! Le cauchemar du cauchemar, la double rétrogradation à l'issue de la saison : en 8 mois, le club est passé de la deuxième division à plus rien !


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Tout d'abord, en coupe de la ligue. On élimine Lens en 8e et on perd contre Lille en quart... Il y avait comme un parfum de ligue 1 à Mayol. Puis, il y a eu aussi le match contre St Etienne à Mayol, où l'on gagne 1 à 0, je marque sur pénalty. Ça faisait drôle de voir un club comme St Etienne en deuxième division.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

Du bonheur !

Je pensais être complètement carbonisé à 34 ans pour continuer. Et puis j'avais des amis qui s'étaient planté en faisant la dernière saison en ligue 2 : Jean-Pierre Papin, par exemple. J'avais beaucoup de doutes quand je suis arrivé. Je me suis remis en cause, j'étais motivé à 200 %. Et puis, je me suis retrouvé dans de bonnes dispositions : capitaine, jouant en vrai 10. Bref, c'était génial ! Les potes, le public de Toulon chaud, 17 buts... c'était bien !!!


QUE DEVIENS-TU ?

Je commente les matchs pour M6 et W9 en Europa Ligue et je pense que cette année, Bordeaux et Marseille vont se qualifier. Puis au sporting, je suis conseiller du président. Mais on devient vite "multifonctions". Même si ma responsabilité officielle est: directeur marketing.


JEAN-MARC ET LE SPORTING :

Milieu.

1996/1997: 34 matchs. 18 buts.

1997/1998:   1 match.