INTERVIEW PETER BOSZ
"Je suis arrivé à Toulon comme un garçon, je suis parti comme un homme."
Encore un joueur dont a du mal à croire qu'il fût pendant trois saisons azur et or. Encore un monstre recruté par Rolland en personne. Il apporta sa rigueur toute nordique à cette équipe latine. Joueur infatigable, ratissant un nombre incalculable de ballons. Il savait également offrir des passes décisives à ses coéquipiers. Tout Mayol se souvient encore de ses longues chevauchées, cheveux aux vents ! Jamais battu, jamais abattu, il fut le plus Toulonnais des néerlandais, le plus sudiste des Néerlandais. Aujourd'hui encore, cet homme-là inspire le respect et la fierté de tout un peuple : celui de Toulon ! C'est avec un réel plaisir que le musée reçoit Mr Peter Bosz .
PETER, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?
C'était en 1988, une connaissance à Rolland m'a contacté pour me dire qu'il me voulait. J'ai pris l'avion et dans sa villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat, on a discuté et j'ai signé 5 ans au sporting.
QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?
C'est dur et je ne peux pas dire plus un homme qu'un autre. C'était la première fois que je partais à l'étranger, je ne parlais pas Français. C'était compliqué dans les vestiaires. En plus, je me blesse une semaine après mon arrivée. Mais tout le monde a été très gentil avec moi, même si au début, çà a été dur pour moi. Il y avait quand même de grands joueurs chez nous. Les Bell, Pardo, Alfano, Bérenguier. On avait une bonne équipe.
UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?
C'est plutôt un joueur, Jean Roch Testa. Il n'était pas titulaire, mais c'est le premier qui m'a invité chez lui avec ma femme et notre bébé de 8 mois. Il m'a vraiment beaucoup aidé à m'intégrer. Cela m'a surpris, car ce n'était pas comme çà chez moi aux Pays-Bas. Je m'en suis souvenu et j'ai toujours fait pareil avec les joueurs étrangers qui arrivaient dans mes clubs.
UN MATCH EN PARTICULIER ?
Il y a plusieurs matchs. Contre Bordeaux à la maison. Un match arbitré par Quiniou. On est rentré dans les joueurs de Bordeaux comme jamais, incroyable, les pauvres. On n'avait rien contre eux, mais contre Quiniou.
Un quart de finale de coupe aussi, contre l'om. C'était particulier de jouer contre eux, c'était LE derby. Et puis, il y a un match un peu spécial. Un match que l'on avait joué pour les pompiers qui étaient morts dans un incendie. On avait joué à Toulon contre la Réal Sociedad et les équipes étaient composées pour moitié de Toulonnais et pour l'autre moitié de Marseillais. Et j'ai joué avec Tigana, un grand joueur que j'admirais.
EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?
Je suis arrivé à Toulon comme un garçon, je suis parti comme un homme. J'ai eu la chance de rencontrer des gens gentils, spéciaux, particuliers. Des gens qui m'ont aidé à grandir. J'ai connu Rolland qui m'a appris beaucoup et dont je me sers et m'inspire encore aujourd'hui. Les discussions d'avant match de Rolland sont devenues les miennes : courtes, motivantes, intenses. Luigi Alfano, François Zahoui aussi sont des gens formidables qui m'ont aidé parce que j'étais jeune, étranger et jeune papa. Trois ans après, j'étais devenu un homme...
QUE DEVIENS-TU ?
Je suis entraîneur du Bayer Leverkusen depuis janvier. Je suis arrivé, on a perdu mon premier match contre le Borussia M' Gladbach et on était douzième. On a ensuite enchaîné les bons résultats pour finir quatrième et être qualifié pour la champion's league.
PETER ET LE SPORTING :
Milieu.
1988/1989: 28 matchs.
1989/1990: 36 matchs. 1 but.
1990/1991: 38 matchs.