INTERVIEW PASCAL DUPRAZ


"Je suis un ardent défenseur du sud, du Var et de Toulon."


Il sera recruté par Rolland Courbis pour apporter sa fougue, sa ténacité, sa rudesse au combat et son gros mental à l'attaque azur et or. Deux ans au pied du Faron miné par des blessures à répétition qui n'auront pas permis à ce joueur talentueux de s'exprimer pleinement. Il aura néanmoins marqué les esprits des supporters de la rascasse tant ses valeurs savoyardes étaient proches des nôtres, nous les Sudistes de la rade. Aujourd'hui, c'est avec Monsieur Pascal Dupraz que le musée vous propose de passer un moment.


PASCAL, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

C'est une histoire sympa. Je jouais à l'époque à Mulhouse où l'entraîneur était Raymond Domenech. J'y avais deux ans de contrat, et au bout de la première saison, le président est venu me voir en me disant que le coach ne voulais plus de moi, car il voulait s'appuyer sur des "jeunes"... j'avais à l'époque 23/24 ans. Qu'est-ce qu'il appelait jeune ??? Faudra lui demander. Je me suis alors entraîné tout seul de mon côté. Puis un jour, j'ai reçu un appel de Bernard Pardo, avec qui j'avais joué quatre ans à Brest, et il m'a dit que Rolland Courbis me voulait, et j'ai signé au sporting.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

Le plus fort était Roger Mendy. Il était le plus complet, agressif, intelligent dans le jeu, assurant le spectacle.

Le plus doué techniquement, était Joël Henry.

Mais celui pour qui j'avais une admiration sans bornes était Bernard Pardo. Il avait un courage et une force extraordinaire.

J'ai cité ces trois-là, mais j'aurais pu citer Peter Bosz. François Zahoui, Alfano et Berenguier, les gardiens du temple, l'âme du sporting. Et le regretté Luc Borrelli, qui en plus d'être un bon gardien était un super gars. J'ai eu la chance durant mes deux années à Toulon de côtoyer de grands joueurs.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?

J'en ai deux.

Mon fils aîné est né à Brest et mon deuxième à La Seyne. Quand il est venu au monde, il a eu quelques problèmes de santé. Je me souviens que Rolland m'avait exempté de service pendant une semaine pour rester à son chevet. C'est dire l'humanité de Rolland.

Et puis le deuxième concerne le fameux jeu d'avant entraînement que l'on appelle "le taureau" et que l'on s'empressait de mettre en place tant on riait. Le principe est que les joueurs forment un cercle et que deux d'entre eux restent au centre et tentent de récupérer le ballon... Et il ne faisait pas bon être au milieu... Ça chambrait dur : il y en a eu des "vachettes" et des "olé". Il y en a qui s'y sont éternisé au milieu. On se dépêchait d'écourter la séance de massage pour vite se précipiter au milieu de la pelouse pour faire le taureau, on en a rit !!!


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Un huitième ou un quart de finale de coupe à Marseille où l'on fait 1 partout. Je m'attrape tout le match avec Patrice Eyraud. On passe notre match à se bousculer, à s'invectiver et ce, jusqu'au moment, où il sort. Je continue mon match sans ne plus penser à ce qu'il c'était passé avec lui, c'était courant pendant une rencontre de "s'attraper" de la sorte, surtout un derby.

À la fin, dans le tunnel du stade vélodrome, je le vois qui s'en prend un peu à ma mère... Je fonce sur lui et je lui mets direct un coup de boule. Tapie vient me trouver et me dit "tu es un lâche, tu as tapé le plus petit". Je me lève et je lui ai répondu : " je ne passe pas pour un géant non plus"... Ca m'a valu 4/5 matchs de suspension. C'était toujours bon de jouer Marseille, c'était de bons matchs contre eux.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

Que du plaisir. Et je suis toujours le club. La saison passée avant vos matchs décisifs pour la montée,  j'ai envoyé des messages de soutien à Luigi. On se côtoie encore entre quelques anciens du sporting, j'ai mangé avec Thierry Taberner pas plus tard qu'hier. J'ai eu l'honneur de connaître ce club-là, et des gens comme Rolland Courbis, même si des blessures m'ont "emmerdé" durant ces deux saisons. Si j'ai voulu faire un jour entraîneur, c'était en hommage et pour remercier mes éducateurs de ma Savoie natale, mais aussi parce que Rolland était inspirant. Je me souviens de ses célèbres causeries d'avant match. Un entraîneur est quelqu'un d'entraînant, c'est tout sauf un personnage triste. Il doit accrocher les joueurs avec ses mots. Il était capable de nous stigmatiser, voire de nous menacer pour nous faire monter en pression. J'ai vraiment passé deux années super à Toulon. On s'entendait sur et hors du terrain. Je me souviens d'apéros énormes au Maxim 's à Sanary, il y a prescription (rire). Je suis un ardent défenseur du sud, du Var et de Toulon, même si je suis un vrai montagnard. Je souhaite au sporting de retrouver le monde professionnel, vraiment ! Il y a de la place, et pour le rugby et pour le foot à Toulon. D'ailleurs à l'époque Mayol était plein pour les deux.


QUE DEVIENS-TU ?

J'ai demandé au président Sadran à être démis de mes fonctions au TFC pour des raisons de santé. Le temps de me faire opérer deux fois et de revenir en pleine forme. J'aspire à retrouver un banc, et honnêtement, je ne pensais pas que çà allait durer longtemps, mais je sais que çà va revenir. J'ai eu des contacts, mais rien de concluant, pour le moment.

Pour le moment, je donne des conférences et je suis sur Canal plus et peut-être sur RTL. mais ma priorité est de retrouver un banc.


PASCAL ET LE SPORTING :

Attaquant.

1987/1988: 10 matchs. 1 but.

1988/1989: 25 matchs.