INTERVIEW FRANCK LUCCINI

 "A revendiquer une identité, celle d'être Toulonnais!"

Arrivé de sa Corse natale avec une solide réputation de défenseur "rugueux", il resta quatre saisons au pied du Faron, sera deux fois champion, et aura connu trois divisions. Il fera partie de cette génération exceptionnelle qui aura porté haut les couleurs azur et or. Joueur emblématique des années "Benci", il plaira aux amoureux de la rascasse, car il défend les mêmes valeurs qu'eux. Vaillant, battant, animé de cette fameuse grinta Toulonnaise, il sera désormais considéré comme un vrai Moccot. Aujourd'hui, c'est avec Franck Luccini que le musée vous invite à passer un moment.

FRANCK, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

C'est grâce à André Di Scala. Il était comme moi au Gazelec (Ajaccio) et, parallèlement, filait un coup de main au sporting. Quand il est venu exclusivement prendre la direction sportive au sporting, il m'a amené dans ses valises.

QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

C'est super compliqué de ressortir un joueur. Je vais dire que c'est plutôt LE groupe qui m'a marqué. Le club a réussi à créer un groupe avec un état d'esprit incroyable. Il n'y avait pratiquement que des anciens Toulonnais qui avaient évolué plus haut qui sont revenus à Toulon filer un coup de main. C'est assez incroyable et unique. Tout ces mecs-là, les Charlet, Rebecq, Soulas, Zemzemi, Maresu, Andreani, et j'en passe sont reparti en cfa2... C'est marquant qu'à ce niveau-là, tous soient revenus au club. C'est vraiment le groupe plus qu'un joueur qu'il faut retenir de tout çà... Et ce qui s'est passé ces années-là, même le président ne se doutait pas du résultat que çà allait donner.

UNE SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?

Sans aucun doute, c'est la communion avec le public. C'est un souvenir extraordinaire. Et encore plus, la validation de la montée à Cagnes..Quel match, avec les Niçois qui arrivent en embuscade pour tout casser. La bagarre avec les 300 Toulonnais présents, coincés dans la tribune, et l'équipe : Falcucci, Andreani,etc... J'en ai trois cents des anecdotes, mais celle-là m'a profondément marqué. Le peuple Toulonnais, j'ai adhéré de suite. J'ai retrouvé un peu de cette mentalité Corse, à revendiquer une identité, celle d'être Toulonnais ! C'est pour cela que l'intégration a été facile pour moi.

UN MATCH EN PARTICULIER ?

L'autre jour, je discutai avec Mesut Bilici qui me rappelait le match à Bourg-Perronas et qui me dit : "trois gars partent en contre-attaque et si tu ne tacles pas, je ne récupère pas le ballon, je ne marque pas, et on ne monte pas...". Je ne me souvenais plus de cet épisode-là. On a chacun nos matchs.

Pour moi, les deux matchs les plus marquants, c'est l'année où l'on se tire la bourre avec Bayonne et que l'on reçoit Monaco à Bon Rencontre et que l'on doit gagner. Comme Deschamps est pote avec Bayonne, il envoie une grosse équipe pour nous faire chier et on fait match nul... Le stade était plein, à bloc et l'ambiance énorme et on ne gagne pas. Une grosse déception pour nous tous.

Et puis l'autre match, c'est l'année d'après contre Saint-Priest. Un quart d'heure avant la fin, on entend le stade exploser de joie et on comprend de suite que l'on est en national, que l'on est champion. Benoît Pansier me demande : "qu'est-ce qui se passe?". Je lui ai dit "écoute, on monte, profite!!!"

EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

La passion, c'est tout. La passion sur le terrain, la passion dans les tribunes et c'est pour cela que je me suis toujours senti proche des supporters, "de la Mouraille". Toulon çà pétille et çà me fais chier de voir le club à ce niveau aujourd'hui. Ce peuple mérite tellement mieux.

QUE DEVIENS-TU ?

Après ma carrière de joueur, j'ai passé les diplômes pour pouvoir entraîner. Même si au départ, je voulais plutôt mettre à profit auprès des équipes jeunes mon expérience. Et puis j'ai rencontré le président de Six-Fours qui souhaitait "rebooster" un peu le club suite au départ de son coach, et qui m'a proposé le challenge. Je vais essayer de mettre en place des choses pour faire avancer ce club.

FRANCK ET LE SPORTING :

Défenseur.

2002/2003:    24 matchs. 2 buts.

2003/2004:    21 matchs. 1 but.

2004/2005:    4 matchs.

2005/2006:    2 matchs.