INTERVIEW LAURENT BOISSIER


 "Et si après, on bat Montpellier, on va en finale cette année-là, j'en suis sûr !"

Encore un nom célèbre sur la rade. Encore une famille, qui comme les Duval ou autres Rabat, aura chèrement, fièrement et dignement défendu le maillot frappé de la rascasse. Et ce joueur aura réussi le plus dur, à se faire un prénom dans le coeur des supporters azur et or. Là même où quelques années auparavant, son père avait fait de leur nom un garant et une marque de fabrique du football à la Toulonnaise. Il sera resté 5 saisons au pied du Faron. Il aura connu l'élite du foot français et une montée en deuxième division chez nous. Aujourd'hui, c'est un vrai plaisir de recevoir Laurent Boissier.


LAURENT, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ? 

Quand j'ai eu 16/17 ans, mon père a pris en main l'équipe du Nîmes Olympique, et j'ai voulu partir. J'avais des propositions comme St Etienne par exemple, mais j'ai voulu faire un essai à Toulon. J'étais attaché à ce club, à cette ville. J'y revenais de temps en temps. Mon papa était par-là,  il y avait forcément beaucoup d'affect pour le sporting. Alors je suis venu une semaine faire un essai avec la D3, j'avais même dormi chez Luigi Alfano, et à l'issue, ils m'ont proposé quelque chose.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

Il y en a eu pas mal. Fred Meyrieu était un joueur de qualité, Léonardo Rodriguez avait de la qualité, c'était un grand joueur de foot.. En plus d'être un super mec. Un mec sympa.

Mais c'est aussi et surtout un groupe que je retiendrais lorsque l'on a vécu cette montée. L'état d'esprit. Des mecs qui ne lâchaient jamais rien, avec la fameuse mentalité Toulonnaise. Et puis quand tu avais devant des mecs comme Cabezas ou Moses, tu ne pouvais, ne devais rien lâcher ! Maresu, Charlet, Zingaro, Carvalho, Zanotti, Vanverberghe, Rebecq. Tous, et ceux que je n'ai pas cités, étaient des gens extraordinaires. On vivait ensemble, on sortait ensemble. On était des guerriers, à l'image des mecs dans les tribunes. Partout où tu jouais en France, il y 'en avait toujours qui venaient nous voir, ils ne lâchaient rien non plus. Je pense sincèrement que l'on a écrit les dernières belles pages du foot Toulonnais, entre la montée et la coupe de France.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE A TOULON ?

Oui, j'en ai une, mais que mes prédécesseurs auront sûrement raconté. On était en galère financièrement l'année où l'on monte et il arrivait que l'on reste 3 ou 4 mois sans être payés. C'était compliqué comme situation, on avait tous nos familles à faire vivre. À la veille de recevoir Bordeaux en coupe, et comme on savait que le match allait se jouer à guichets fermés, on pensait que l'on allait avoir un petit quelque chose. On attendait un geste, mais non. On était en mise au vert au Faron, et on a décidé de sortir et d'aller boire des coups le soir... La veille du match. On est sorti picoler vachement tard. Y'avait même une femme dans le bar qui faisait un peu de voyance et qui nous avait dit que l'on allait les sortir. Bref, l'avenir lui a donné raison ! Et si après, on bat Montpellier, on va en finale cette année-là, j'en suis sûr !


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Celui contre Istres à Mayol. Le match de la montée. On était au vert aux Embiez. Malgré toutes les difficultés financières, c'était un calvaire, on y est arrivé. C'était l'aboutissement d'un travail, d'un groupe.

Et puis aussi, mes premiers pas en première division. Le déplacement à Lille où je ne rentre pas. Le samedi d'après, à Mayol où je rentre contre Nîmes. Et le déplacement au Parc (Paris) où les pros qui n'étaient pas payés n'avaient pas fait le voyage. On était que des jeunes et on avait perdus 1/0. J'étais rentré 10 minutes avant la fin,  je crois. Ginola était venu nous apporter son soutien.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE?

Moi, j'ai fait une petite carrière de joueur, mais mes meilleurs moments, je les ai passés à Toulon. J'y ai rencontré des gens extraordinaires, avec de beaux résultats. On a laissé une trace sportivement parlant à Toulon, au sporting. Ça montre quand mouillant le maillot, en restant simple et humble, on peut avoir des résultats. On ne s'est jamais pris pour ce que l'on n'était pas. On est juste la preuve vivante que l'on peut arriver avec de l'envie, de la volonté.


QUE DEVIENS-TU ?

J'étais directeur sportif à Nîmes, où je suis resté 15 ans. Mais tu peux dire que, s'il y a un projet sérieux à Toulon, je suis dispo. Je connais la maison, la mentalité et j'ai toujours la fibre.


LAURENT ET LE SPORTING :

Milieu.

1991/1992: équipe B.

1992/1993:  3 matchs.

1994/1995:  6 matchs.

1995/1996: 33 matchs. 2 buts.

1996/1997: 11 matchs.