INTERVIEW DAVID MARESU


"Quand tout s'arrête et que tes rêves vacillent."

Il aura passé treize saisons sous les couleurs de la rascasse : des plus mémorables, aux plus sombres. Il aura joué en équipe première du sporting dans sept divisions différentes : de ce qu'allait devenir la ligue 1 à la dhr. Il aura défendu les couleurs azur et or sur tous les terrains de l'hexagone : des plus glorieux aux plus indignes. Il aura par sa longévité au bord de la rade, prouvé son attachement au club de sa ville natale : le sporting. Aujourd'hui, c'est avec un immense plaisir que le musée reçoit, David Maresu.


DAVID, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

Au sporting, j'ai commencé en débutant. C'était mon papa qui était passionné de foot et qui tenait à ce que j'y joue, même si ça me plaisait déjà. J'ai commencé en tant que gardien. J'ai fait une saison et je n'avais pas spécialement accroché en tant que gardien. C'était M. Duval l'entraîneur, Marc Duval. C'était une première prise de contact avec le sporting. Ensuite, pendant deux ans, j'ai fait du judo avec mon père et mon frère. Puis en sixième, on a fait un match amical entre les sixièmes donc et les pupilles du sporting entraînés par M. Marquet, un ancien joueur du sporting. J'ai dû lui taper dans l'oeil, car il est venu à la maison dire à mes parents qu'il fallait que je me remette au foot. Ils ont été flattés et moi aussi et comme ça me plaisait, j'ai repris une licence au sporting, mais cette fois-ci en tant que joueur. Et j'ai suivi le cursus jusqu'en sénior, en fait. Puis après avoir passé mon bac, comme le voulaient mes parents, j'ai intégré le centre de formation dirigé par M. Storaï où j'ai côtoyé Fred Brando, Micka Rebecq, Stephane Porato, Patrick Collot, Cédric Charlet, Christophe Rasori, etc.

Le but était d'abord d'être présent avec l'équipe B en troisième division et le premier à avoir réussi est Yann Bodenes, pour pouvoir prétendre plus tard à jouer en professionnel. Et je réussis à intégrer le groupe pro avec Xavier Rhinan, Philippe Thys, Michel Pineda, Jacques Song'o, en 92 avec M. Dewilder. Et c'est là que j'ai connu la première division.


QUEL JOUEUR T'A LE PLUS MARQUÉ ?

De mes souvenirs d'enfance, quand j'allais au stade avec mon père, il y a en a trois qui me viennent à l'esprit : c'est Luigi Alfano, figure emblématique du sporting, Martin N'Kouka avec ses chevauchées sur le côté droit et Christian Dalger. J'avais des étoiles plein les yeux, tu penses bien. Et Délio Onnis aussi.

Et quand j'ai joué : Jean-Marc Ferreri. Il a joué un an plein avec nous. Demi-finaliste de la coupe du monde. On voyait qu'il avait du ballon. Très technique, finisseur, très adroit, influent sur le jeu, mais un caractère particulier. Il avait claqué pas mal de buts.

Didier Rabat m'a beaucoup marqué. C'est un personnage, un meneur, un leader. Micka Rebecq, Franck Zingaro, Cédric Charlet, Régis Coulbault. Tout ce groupe où l'on a joué ensemble en national et que l'on réussi à monter en ligue 2. Ce groupe a réussi à susciter un engouement populaire, on était relativement jeune, avec une identité toulonnaise. Sans oublier Jean Noel Cabezas qui aurait mérité de faire une autre carrière, il en était capable. Mais je vais en oublier, c'est sur !

Y'a Fred Meyrieu aussi, quand j'ai intégré le groupe "première division", Philippe Thys également. J'ai aimé Guy David aussi. On est pas mal à avoir bien progressé avec lui. C'était un super formateur.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE À TOULON ?

Quand on redescend et sportivement et financièrement de D1. On repart en national. On a fait trois ans de national. Je me souviens des trois d'une façon différente. La première : on essaie de remontrer de suite, on fini dans 3/4 premiers il me semble, on n'est pas loin. La deuxième année : on a failli descendre, on n'est pas descendu parce que le club était le plus ancien, enfin un truc comme ça, c'était dans le règlement (rire), on s'était sauvé, enfin c'était mythique ! Et la troisième année, c'est quand on remonte avec Moses, Cabezas, Cabon. Très belle équipe. Et on termine champion de France de national à St Brieuc. On fait deux années de D2. La première, on se maintient bien. Et la deuxième, hélas, on descend une nouvelle fois sportivement et financièrement. Et on repart en DH avec François Vanverberghe, Jacky Dervin, Didier Rabat. On avait encore une belle équipe à tel point qu'on était premier en décembre et qu'ils nous font encore rétrograder en DHR à la place de la réserve. Et là ça devient compliqué et je décide de partir à Draguignan un an et je reviens à Toulon avec François Zahoui en DH et je finis au sporting sur la montée DH-CFA2. On a connu des moments difficiles quand tous les voyants sont dans le rouge : sportivement et financièrement. Quand tu atteins le monde pro et que tout s'arrête et que tes rêves vacillent. Quand tu es payé un mois sur deux et qu'il faut bien pouvoir vivre. On ne pouvait pas jouer l'esprit tranquille. On n'a pas connu que des bons moments, mais c'est le sporting.


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Ma titularisation au parc des Princes. C'est un aboutissement, mais c'est censé n'être qu'un début. On perd deux-zéro de mémoire, avec deux buts d'Amara Simba. Dans l'équipe en face, l'entraîneur c'est Artur Jorge avec Bernard Lama, Patrick Colleter, Paul Le Guen, Ricardo, Valdo. Il avait une grosse équipe. Et nous pas mal de jeunes : Laurent Croce, Seb Soulas, Fred Brando.

Un match à Nantes aussi. On a beaucoup critiqué les supporters de Toulon, mais je voudrais leur rendre hommage. Pendant tout l'échauffement, on a pris toutes sortes de choses sur la tête à la Beaujoire. Et dire que c'était nos supporters qui passaient pour des violents.

Le match contre Bordeaux en coupe aussi, comme tout le monde (rire). C'est tout un contexte. Le monde au stade, l'engouement autour de ce match. Pas impressionné par l'adversaire, mais plus par l'environnement. Mayol chaud et plein. Je ne sais même pas si le club croyait en nos chances, ils nous avaient promis une prime de 10 000 francs, c'était une somme pour nous. On avait vraiment des petits salaires au club, pas toujours payés (rire). Quand on revient à deux-deux, je pense que les autres doutent plus que nous.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE :

Beaucoup de rencontres, des amis, une certaine connaissance du foot, une expérience de vie aussi, simplement. J'ai tout connu au sporting, dans toutes les divisions. Et des montées et des descentes. Des moments super et des moments "dramatiques". Quand le club est perquisitionné et que Rolland Courbis est dans la tourmente. Les gens de la télé qui voulaient nous interroger avec les caméras. Dommage aussi, qu'à certains moments les gens du club ne nous aient pas valorisés et qu'ils aient préféré faire venir d'ailleurs. Il faut faire venir des gens, mais il faut qu'ils apportent de la plus-value... Et ce n'était pas tout le temps le cas.

J'ai toujours eu un super rapport avec les supporters et je voudrais les remercier de nous avoir suivi et poussés 90 % du temps. Il y a 10 % qui n'ont pas été faciles (rire). Ce sont des mecs passionnés qui te suivent de partout, de Haguenau à Trélissac. La contrepartie, c'est qu'ils nous font savoir quand ils ne sont pas très contents de nos prestations, quand on n'est pas bon. Ils nous l'expriment à la méridionale, on va dire. Je me souviens, ça a été quelques fois très tendues à la sortie des vestiaires. Mais ils nous ont été tellement précieux parfois..


QUE DEVIENS-TU ? 

Je travaille depuis l'an 2000 à la mairie de Toulon, au service de la sécurité civile communale. On gère, notamment, les risques urbains, les formations de secourisme dans les écoles, etc. Parallèlement à ma vie professionnelle, je suis sapeur-pompier volontaire à Toulon depuis plus de quinze ans. Mais je suis de façon assidue les résultats du sporting et je prends plaisir à en parler.


DAVID ET LE SPORTING :

Milieu.

1988/1989 : équipe B.

1989/1990 : équipe B.

1990/1991 : équipe B.

1991/1992 : équipe B.

1992/1993 :  3 matchs.

1993/1994 : 27 matchs. 1 but.

1994/1995 :  6 matchs.

1995/1996 : 32 matchs. 1 but.

1996/1997 : 25 matchs.

1997/1998 : 27 matchs.

2000/2001 : / 

2001/2002 : / 

2002/2003 : 7 matchs.