INTERVIEW GUY VAN SAM


"Cette équipe plaisait et elle remplissait le stade."


International Français, il quitta le racing et la capitale pour débarquer sur la rade avec une solide réputation de buteur. Décrit comme un joueur intelligent, vif et technique, doté d'une bonne frappe de balle par ses partenaires, il permit au sporting de jouer les premiers rôles en deuxième division. Ses trois saisons sous les couleurs de la rascasse n'auront laissé que de bons souvenirs aux supporters du sporting. Aujourd'hui, c'est avec Guy Van Sam que nous allons passer un moment.


GUY, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

L'entraîneur à cette époque-là était Mirouze et le président M.Leterreux, un bon président. Il y avait aussi Leroy, le directeur sportif. Mirouze est venu me chercher au racing. Je partais de Paris, j'avais de la bouteille et j'ai signé un contrat avec Toulon. Même si j'avais d'autres ambitions avec Nice, qui était une grosse équipe à cette période-là. Mais c'est le coeur qui a parlé avec Mirouze parce que l'on se connaissait depuis longtemps. Mirouze, c'était quelqu'un comme entraîneur. Il a eu des résultats d'ailleurs. C'est lui qui a fait monter le sporting en première division. Il avait joué à Montpellier, tout comme moi. Donc, il me fait signer et je reste trois saisons au sporting.


QUEL JOUEUR VOUS A LE PLUS MARQUÉ ?

Dalger. Lui, c'était un monument. Je l'ai connu, très jeune quand il était en junior à Nîmes. Puis après au sporting. Faut pas oublier qu'il a été en finale de la coupe Gambardella avec le sporting. Très belle carrière quand même Christian. Bon copain, plein de talent. Un très grand joueur. Djibrill et Cossou, les deux Monégasques. Ils avaient été échangés contre des Toulonnais talentueux qui ont fait carrière à Monaco....Simian et un autre dont le nom m'échappe. Ils nous avaient fait du bien. Il y avait des joueurs de talent au club à cette période. Garofalo dans les buts aussi. Un gardien très fort, notre "Garofoufou". Borowsky également. Jeannot Koch, le défenseur, qui aurait dû faire une carrière internationale, car il était très doué mais il a fait des études en droit et il n'a pas continué. Il y avait une grosse défense au sporting. Cette équipe plaisait et elle remplissait le stade.

D'ailleurs, les résultats de l'équipe première permettaient d'avoir une école de football qui pullulait et qui  tirait le club vers le haut.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR VOTRE PASSAGE À TOULON ?

En coupe de France, on est qualifié et on va jouer en Nouvelle-Calédonie contre la vallée du Tir de Nouméa. Avant cela, on va faire un match amical à Tahiti où mon frère habite. Il avait réussi à organiser ça. Un soir à l'hôtel où l'on avait bien arrosé ça, on ne voit plus Raspotnik. Alors, comme c'était un ch'ti, il avait son langage tout à fait spécial, il disait : " Mi, je ne sais pas nager mais mi, je plonge quand même". On lui répond : " oh Maurice, ne fait pas l'andouille". Oh....Il plonge et il est resté au fond de la piscine. C'est Henri Borowski qui est allé le chercher au fond. On lui a fait la respiration artificielle pendant un bon moment.


UN MATCH EN PARTICULIER ?

À Mayol, pas souvent nous, c'était Bon Rencontre, mais à Mayol. Contre le stade de Reims. Le stade était plein, il y avait un peu de mistral et avec Garofalo, on avait mis en place un système. Sur les dégagements, il devait envoyer le ballon par-delà la ligne médiane. Il avait tapé tellement fort, que le ballon rebondit une fois, deux fois et au troisième rebond, je frappe de trente mètres et je marque. À Mayol, c'était l'euphorie, la folie.

Il y avait aussi des gros matchs contre Marseille. Et puis les équipes du nord avec Lille, Dunkerque, Boulogne et les voyages en train, c'était l'enfer. On recevait ces équipes-là en plein cagnard, mais le revers de la médaille, c'est qu'ils nous accueillaient sous la neige, la pluie ou les terrains gelés. Et pire, jouer en nocturne dans ces conditions, c'était dur, très très dur.


EN QUELQUES MOTS, SI VOUS DEVIEZ RÉSUMER VOTRE AVENTURE À TOULON ?

Ce qui a surtout dominé quand j'étais au sporting, c'était l'esprit de camaraderie qui existait. C'est vachement important ça. On avait l'équipe pour monter en première division et on l'a loupé de peu. Ça s'est joué à un ou deux matchs. Oui, la camaraderie était l'élément dominant. Vous vous faites des copains, des amis et parfois pendant les matchs, ça permet de faire la différence. Il y avait vraiment une bonne ambiance au sporting à cette époque.

Et puis Bon Rencontre. Un stade assez "enfermé", une pelouse digne d'un terrain de golf et des supporters formidables. Il y avait déjà des ultras ici. Les gens vous arrêtent dans la rue, vous reconnaissent. C'est extraordinaire. C'est la rançon de la gloire, j'allais dire.

Il y avait trois grosses équipes sur Toulon. Le sporting, le rct et le basket à Sanary et tous les trois étaient populaires.


QUE DEVENEZ-VOUS ?

Je fais ce que j'ai envie de faire et j'ai la chance d'être en très bonne santé.

Je m'intéresse toujours aux résultats du sporting. J'en parle avec des gens qui s'y intéressent aussi. 


GUY ET LE SPORTING :

Attaquant.

1965/1966 : 35 matchs. 14 buts.

1966/1967 : 28 matchs.  9 buts.

1967/1968 : 25 matchs.  7 buts.