INTERVIEW PIERRE PESCE


"Le club devenait plus sérieux, plus professionnel."

Décrit par ses anciens coéquipiers comme un garçon adorable et charmant, il est arrivé au sporting de sa propre volonté. Il aura su gagner sa place à force de travail, de patience et de talent.

Joueur polyvalent, rapide, doué d'une bonne technique, percutant et ne renonçant jamais, il aura tout connu sous la maillot azur et or. Une descente en troisième division, une montée une seconde, puis enfin le retour dans l'élite du football français.

Aujourd'hui, c'est avec Pierre Pesce que le musée vous propose de passer un moment.


PIERRE, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

Je suis arrivé par mes propres moyens. Je jouais à Saint-Maximin et comme j'étais sélectionné en équipe du Var, j'ai voulu essayer de jouer au sporting et c'est mon père qui m'accompagnait trois fois par semaine. C'était en soixante-dix-sept, soixante-dix-huit, j'étais junior. 

J'ai joué deux ans en junior et la troisième année, Daniel Lubin s'est blessé à Ajaccio et le samedi d'après je suis allé jouer à Arles avec les Pédini et tous les autres. J'étais un peu perdu, mais ça s'est très bien passé. J'ai fait la descente de D2 en D3, la montée de D3 en D2 et la montée de D2 en D1. J'avais des problèmes de blessures au dos, mais je pensais que j'aurais pu faire quelques matchs en D1, mais ils ne m'ont pas trop sollicité et j'ai joué en troisième division tout en restant dans le groupe pro.

En D2 à l'époque, il y avait deux groupes, on avait fait la finale contre Rennes et l'entraîneur m'avait dit :  "sur la finale, les deux matchs, tu vas être titulaire". j'avais fait deux bons matchs, on montait en D1 et il m'avait dit : "ça serait bien que tu restes au sporting", j'étais heureux. Être titulaire devenait plus compliqué, mais faire partie de l'effectif, ça faisait plaisir. La saison de D1, je fais la préparation, mais je n'ai pas été appelé pour jouer. Mais je te le dis, j'avais beaucoup cette blessure récurrente au dos.


QUEL JOUEUR DU SPORTING T'A LE PLUS MARQUÉ ?

D'un point de vue football, c'est Christian Dalger, bien sûr. Kovacic aussi, quand on était en deuxième division. Il était à Martigues et il est venu au sporting en même temps que Kassoyan. C'était un gaucher extraordinaire, je trouve. Aussi un joueur qui était yougoslave, Mijac. Quand il jouait, il avait beaucoup de classe. On ne pouvait pas dire s'il était gaucher ou droitier, vraiment. Il n'a pas eu la carrière en France qu'il méritait.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE À TOULON ?

J'étais jeune quand j'ai commencé au sporting en pro, j'avais dix-huit ans. J'étais quelqu'un d'assez introverti. Quand j'ai commencé, j'allais chez Sauveur Pisani dans son restaurant. Il y avait beaucoup de rugbymans et je trouvais leur état d'esprit très agréable. Je passais beaucoup de temps-là, là-bas. On suivait tous le rugby, le rct. Et eux venaient nous voir aussi. Je me souviens de voir souvent Marc Pujolle dans les tribunes. 


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Un Toulon-Marseille. On avait fait deux à deux. Je me souviens des spectateurs, c'était vraiment......un derby, c'était chaud. Quand tu étais devant, c'était pas rigolo quand tu avais Anigo sur le dos. Mais faut dire que chez nous derrière, c'était pas des enfants de choeur non plus. (rire).

À Toulon contre Toulouse. Ils avaient une sacrée attaque avec Pintenat. Ça m'avait impressionné de voir tous ces internationaux.

Et à Montpellier quand la paillade est montée en première division. Il y avait eu un problème entre les "vieux joueurs" du club et l'entraîneur et on est parti avec tous les jeunes. On avait perdu trois à zéro, mais on avait fait un gros match.

Et le stade de Bon Rencontre. Je le préférais à Mayol. Les spectateurs étaient plus proches de nous, près de nous. Et les explosions des spectateurs, notamment quand on est monté les deux fois. C'était impressionnant.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RESUMER TON AVENTURE À TOULON ?

C'est plus que positif, même si j'ai été un peu déçu de la dernière saison. C'était super, quoi. J'ai fait des connaissances avec des gens super. J'étais peut-être un peu jeune. Humainement, j'étais bien entouré. Quand on est monté en première division, j'ai senti que ça devenait un autre club, que le club devenait plus sérieux, plus professionnel. L'approche n'était plus du tout le même.


QUE DEVIENS-TU ?

Je suis un nouveau retraité. Je fais beaucoup de sport. Du trial et du vélo de route. Toujours dans le sport.


PIERRE ET LE SPORTING :

Milieu

1978/1979 :  4 matchs.

1979/1980 : 17 matchs.

1980/1981 : 24 matchs. 3 buts.

1981/1982 : 18 matchs. 1 but.

1982/1983 : 10 matchs.

1983/1984 :  /