INTERVIEW JACQUES SONGO'O


"Monsieur l'entraîneur, je souhaite quand même faire cet essai."


S'il y a un poste où le sporting a toujours fait preuve de compétence dans la détection et dans la venue de talent, c'est bien celui de gardien de but.

Notre invité d'aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Trois saisons remarquées au bord de la rade auront suffi à ce qu'il entre dans la mémoire collective toulonnaise.

Notre duo de gardiens de l'époque a marqué les esprits et les adversaires. Luc Borrelli - Jacques Songo'o. Plus d'un club de première division aurait pu nous envier ce tandem, dernier rempart de la forteresse azur et or.

Aujourd'hui, c'est avec Jacques Songo'o, qui participa à quatre phases finales de coupe du monde avec le Cameroun, que le musée vous propose de passer un moment.   


 JACQUES, POURQUOI AVOIR CHOISI LE SPORTING ?

 Je suis venu à Toulon par l'intermédiaire de mon manager. Il a demandé à ce que je fasse un essai. Je suis donc arrivé le lundi soir pour quatre jours et dès le mardi matin, j'ai commencé cet essai.

Rolland Courbis m'a convoqué dans son bureau et m'a dit : " On m'a dit que tu étais un très très bon gardien, mais on a déjà ce qu'il faut à ce poste, surtout que tu n'es pas de l'union européenne" (les places d'étrangers hors UE étaient limitées).

Je lui ai dit carrément : "Monsieur l'entraîneur, je souhaite quand même faire cet essai". Même s'il y avait comme gardiens : Luc Borrelli, Michel Etorre et Dominique Murati.

Et à l'issue de l'essai, il m'a gardé.


QUEL JOUEUR T'A LE PLUS MARQUÉ ?

Oh, il y en a plusieurs. Casoni, Patrice Marquet et son pied gauche, François Zahoui, Peter Bosz au milieu qui ne perdait jamais le ballon. Non, il y en avait plein de bons joueurs à Toulon.


UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR TON PASSAGE À TOULON ?

C'est de signer mon premier contrat professionnel en France et aussi le premier match où je suis titulaire. Il me semble que c'est à Nice. J'ai dû, comme c'était la coutume, payer le champagne et le gâteau au siège du club. C'était super.


UN MATCH EN PARTICULIER ?

Contre Saint-Étienne, là-bas, à la dernière journée et que l'on est sauvé. Il fallait à tout prix la victoire. Le 3/3 à Marseille l'année d'après je m'en souviens aussi.


EN QUELQUES MOTS, SI TU DEVAIS RÉSUMER TON AVENTURE TOULONNAISE ?

C'est ma première expérience en tant que joueur en sortant d'Afrique. Le sporting, c'était vraiment une famille avec des cadres qui ont tout fait pour m'aider à m'adapter. L'effectif m'a bien accueilli, ils m'ont protégé. Des gens comme Casoni, Bernardet on beaucoup fait pour me faciliter mon intégration et François Zahoui m'a pris sous son aile.

Tout ça m'a beaucoup marqué. C'était presque comme une vraie famille.

Ce n'est que des bons souvenirs. Et c'est à Toulon qu'est né mon fils.


QUE DEVIENS-TU ?

J'étais avec l'équipe nationale du Cameroun comme entraîneur des gardiens jusqu'à la dernière C.A.N en 2022. On nous a changés de staff et donc, maintenant, je cherche une nouvelle opportunité, une nouvelle expérience. Je suis actuellement en Espagne.


JACQUES ET LE SPORTING :

Gardien de but.

1989/1990 :  9 matchs.

1990/1991 : 13 matchs.

1991/1992 :  /