INTERVIEW ROLAND ROBINET
"On avait des joueurs qui jouaient avec le coeur et l'envie."
Ce franco-argentin, né à Santa Fé en 1936, est arrivé au sporting avec son demi-frère. Il aura toujours joué les premiers rôles en deuxième division avec le club de la rade durant quatre saisons. Et enfin, il aura la joie de faire monter le sporting en première division pour la seconde fois de son histoire lors de barrages mémorables. Il jouera en première division lors de sa dernière année à Toulon.
Il aura donc porté la tunique azur et à plus de 120 reprises. Aujourd'hui, c'est avec Roland Robinet que le musée vous propose de passer un moment.
Nous sommes venus jouer à Toulon, mon demi-frère Raoul et moi, grâce à notre impresario.
Mais avant cela, je suis resté 6/7 mois au Red Star, je ne me souviens plus très bien. Et puis il y a eu des problèmes là-bas. Ils ont suspendu le club. Il n'y a plus eu de professionnalisme pendant un an ou deux et mon impresario m'a fait venir au sporting.
Il y avait eu un match du sporting au CAP de Paris et c'est là qu'ils se sont arrangés avec monsieur André Gérard l'entraîneur du sporting pour nous faire venir à Toulon.
QUEL JOUEUR DU SPORTING VOUS A LE PLUS MARQUÉ ?
Il y avait beaucoup de bons joueurs à Toulon : Meggiolaro, Robert Blanc, Simian, Touré, Oliver, Borowski qui venait de Sochaux. Ballesteros, Vicot, Fournier. On avait des joueurs qui jouaient avec le cœur et l'envie.
UN SOUVENIR, UNE ANECDOTE SUR VOTRE PASSAGE À TOULON ?
Arrivé de Paris à Toulon, ça change. L'ambiance et la vie, c'est pas la même.
UN MATCH EN PARTICULIER ?
La demi-finale de coupe de France perdue à Marseille contre une grosse équipe de Lyon, il y avait Aubour, Combin. En ce temps-là, il n'y avait pas de remplaçant, on a perdu Borowski sur blessure et on a joué à dix.
Et puis le match de barrage contre le Racing que l'on bat cinq à un à Bon Rencontre devant 15 000 spectateurs. Il y en avait partout, même après les poteaux des lumières.
Le Stade Français aussi à Bon Rencontre, en barrage que l'on bat trois à un.
EN QUELQUES MOTS, SI VOUS DEVIEZ RÉSUMER VOTRE AVENTURE À TOULON :
Toulon m'a permis de faire ma carrière professionnelle et de devenir entraîneur-joueur à Fréjus et à Puget-sur-Argens.
Le sporting m'a permis aussi de jouer en première division, même si c'était plus dur que la deuxième division, avec de meilleurs joueurs à affronter.
Mais le football était plus compliqué avant. On signait dans un club pour toute sa carrière, il n'y avait pas de contrat à temps. C'était les dirigeants qui commandaient et vous n'aviez pas le droit à la parole. Il fallait être efficace tout le temps.
VOUS SUIVEZ ENCORE LE SPORTING ?
Je suis les résultats, mais comme ça. De loin, comme Fréjus. Quand je vois que des joueurs de quatrième division gagnent entre cinq mille et dix mille euros par mois, c'est plus le même football. Ça n'a rien à voir avec quand on jouait nous. Maintenant, c'est trop exagéré.
Sinon, avec ma femme, on marche tous les matins et on bricole à la maison, au jardin, tout ça..
ROLAND ET LE SPORTING :
Milieu
1960 / 1961 : 27 matchs. 2 buts.
1961 / 1962 : 34 matchs. 1 but.
1962 / 1963 : 27 matchs.
1963 / 1964 : 29 matchs. 1 but.
1964 / 1965 : 11 matchs.